Comment accompagner un adolescent en deuil qui cherche à retrouver un sentiment de normalité ?

Posté par : ArtisteEphémère89 - le 29 Mai 2025

  • Salut tout le monde, Je me demandais, suite à une discussion avec une amie, comment on peut au mieux aider un ado qui a perdu quelqu'un et qui essaie de se raccrocher à un semblant de vie normale. C'est pas évident de trouver le juste milieu entre le laisser exprimer sa peine et l'encourager à reprendre des activités, non ? Vous avez des pistes ou des expériences à partager ?

  • Commentaires (18)

  • Bonjour, Quand tu dis "retrouver un sentiment de normalité", tu penses à quoi exactement ? Est-ce qu'il s'agit de reprendre le rythme scolaire, de revoir ses amis, ou d'autre chose ? Et est-ce que l'ado en question exprime clairement ce besoin, ou est-ce que c'est plus une observation de son entourage ?

  • VentPaisible75, C'est une bonne question. Quand je parle de "normalité", je pense surtout à ce qu'il ressent *lui*. Est-ce qu'il a l'impression de pouvoir encore se projeter, d'avoir des centres d'intérêt autres que son deuil ? Est-ce qu'il arrive encore à rire, à s'énerver pour des trucs de son âge ? Bien sûr, le retour à l'école et aux potes, ça fait partie du truc, mais c'est plus vaste que ça. Et non, il ne l'exprime pas forcément, c'est plus une intuition de son entourage qui voit bien qu'il est paumé entre le besoin de pleurer et celui de faire comme si de rien n'était... D'où ma question initiale, comment on l'aide à trouver cet équilibre sans le brusquer ou l'infantiliser ?

  • Hello ArtisteEphémère89, Merci pour ces précisions 👍. Je me demandais, est-ce que cet ado a déjà eu un accompagnement psychologique ou un suivi par un professionnel ? 🤔 Et si oui, est-ce que ça l'a aidé ou est-ce qu'il y a eu des blocages ? Parce que selon le profil, les approches peuvent être vachement différentes, non ? 🤯

  • OrteilSauvage33, C'est pertinent comme question. Pour l'instant, il n'a pas eu de suivi psy. L'amie en question tâtonne justement pour savoir si c'est le moment, si c'est la bonne solution... Elle a peur de le braquer ou de lui donner l'impression qu'il est "cassé". Moi je me dis qu'un avis extérieur pourrait débloquer des choses, mais bon, je ne suis pas dans sa tête. D'où l'intérêt d'avoir vos retours et expériences !

  • Clair et net.

  • L'avis extérieur, c'est pas bête, mais faut voir quel type de "psy"... Y'en a des très bien et d'autres qui font plus de mal qu'autre chose, surtout avec les ados qui sentent tout de suite le truc venir à 10km. Faut pas que ça devienne une étiquette, "le gamin qui va chez le psy", sinon c'est mort.

  • Kouyaté a raison, l'étiquette "le gamin qui va chez le psy", c'est le meilleur moyen de le braquer direct. Faut peut-être commencer par des groupes de parole ou des activités où il peut rencontrer d'autres jeunes qui vivent des trucs similaires, non ? Ça permet d'extérioriser sans avoir l'impression d'être un cas isolé.

  • Merci MolekMan, l'idée des groupes de parole, c'est pas bête du tout... À creuser, clairement !

  • L'idée de MolekMan sur les groupes de parole me fait penser à quelque chose que j'ai lu récemment. Selon certaines études, environ 60% des ados en deuil se sentent isolés et incompris par leur entourage. Les groupes de soutien, justement, ça peut aider à briser cet isolement en offrant un espace sécurisé où ils peuvent partager leurs expériences avec d'autres qui vivent des situations similaires. Et puis, c'est moins intimidant qu'une thérapie individuelle, surtout au début. On peut imaginer que ça permet une première étape vers l'extériorisation des émotions, sans la pression d'être "analysé" par un professionnel. Après, bien sûr, si les difficultés persistent, un suivi individuel peut devenir nécessaire. D'ailleurs, les chiffres montrent que seulement 30% des ados endeuillés reçoivent un accompagnement psychologique adéquat, alors qu'environ 70% présenteraient des signes de détresse psychologique nécessitant une intervention. Mais attention, il faut bien choisir le groupe de parole. L'important, c'est que l'ado se sente à l'aise et en confiance. Si le groupe est mal animé ou s'il y a des tensions entre les participants, ça peut avoir l'effet inverse et renforcer son sentiment d'isolement. Il faudrait que l'amie d'ArtisteEphémère89 se renseigne bien sur les différents groupes disponibles dans sa région et qu'elle en discute avec son ado pour voir ce qui lui correspondrait le mieux. Et en parallèle, continuer à lui offrir un cadre stable et rassurant à la maison, bien sûr. Maintenir les rituels, comme le dit la data, c'est important pour lui permettre de se souvenir de la personne disparue et de continuer à lui faire une place dans sa vie, même en son absence.

  • Cosette, merci pour ces chiffres ! C'est vrai que ça donne une perspective plus claire sur l'isolement ressenti. Et tu as raison, le choix du groupe est super important, faut pas que ça empire les choses... Je vais transmettre tout ça à mon amie, elle aura de quoi cogiter !

  • Euh, Cosette, je suis pas hyper convaincue par tes chiffres... 🤨 D'où ils sortent exactement ? Parce que balancer des pourcentages comme ça, sans source, c'est facile, mais bon... 60% d'ados isolés, 70% avec des signes de détresse, ça me paraît vachement alarmiste. Faut pas non plus faire flipper tout le monde pour rien. 😉 Je dis ça, je dis rien...

  • EmpathiTech a raison. Prudence avec les chiffres balancés sans source.

  • +1, prudence. On part déjà d'une intuition de l'entourage, si en plus on ajoute des stats sorties de nulle part...

  • Je rejoins EmpathiTech et Respiro90. Les chiffres, c'est bien, mais faut pas prendre n'importe quelle stat pour argent comptant. On entend tellement de choses... Moi, dans mon cabinet, je vois des jeunes en deuil, bien sûr, mais c'est tellement variable d'une personne à l'autre. Ce que je retiens de ce que Cosette a dit, c'est l'importance d'un cadre stable. La data le dit, et je le vois tous les jours : maintenir les rituels, c'est essentiel. Mais attention, rituels ne veut pas dire "forcer" l'ado à faire des choses qu'il ne sent pas. Il faut lui laisser le choix. Peut-être qu'il a besoin de passer du temps seul dans sa chambre, peut-être qu'il a besoin de voir ses amis, peut-être qu'il a envie de regarder des photos de la personne disparue, ou au contraire, qu'il ne veut plus en entendre parler pendant un temps. Et puis, ce que je trouve primordial, c'est d'expliquer les choses clairement, simplement. Pas de tabou, pas de non-dits. Dire la vérité, même si elle est dure. Relativiser les tensions passées, c'est important aussi. Les ados ont souvent tendance à culpabiliser, à se dire qu'ils auraient pu faire les choses différemment. Il faut les rassurer, leur dire que ce n'est pas de leur faute. Et surtout, surtout, être à l'écoute. Sans jugement. Juste être là, présent. Parfois, c'est tout ce dont ils ont besoin. Pas de grandes phrases, pas de conseils. Juste une présence bienveillante. On peut pas dire : "allez, courage, la vie continue", c'est juste pas possible. Après, si les difficultés persistent, oui, il faut envisager un accompagnement. Mais pas n'importe comment, et pas avec n'importe qui. L'essentiel, c'est que l'ado se sente en confiance.

  • Sérénité98, ton approche est très juste. L'écoute active, sans jugement, c'est souvent ce qui compte le plus. Et cette idée d'expliquer les choses simplement, de dire la vérité, c'est fondamental pour aider l'ado à accepter ce qui s'est passé. Je rajouterais qu'il ne faut pas hésiter à impliquer l'ado dans les décisions concernant les rituels ou l'organisation des obsèques (si ce n'est pas déjà fait, bien sûr). Lui donner un rôle, même minime, ça peut l'aider à se sentir moins impuissant et à reprendre un certain contrôle sur sa vie. Par exemple, choisir une musique pour la cérémonie, lire un texte, ou simplement choisir les fleurs. L'objectif est de lui permettre de participer activement au processus de deuil, à son rythme et selon ses envies. En tant que podologue, j'ai souvent constaté que ce genre de participation peut avoir un impact positif sur la façon dont les gens traversent les moments difficiles.

  • Hello tout le monde ! 👋 Alors, j'ai rediscuté avec mon amie et elle a suivi vos conseils (surtout ceux de Sérénité98, merci encore!). Elle a surtout mis l'accent sur l'écoute, sans forcer le dialogue, juste en étant là. Apparemment, ça a porté ses fruits : l'ado a commencé à se confier un peu plus, à exprimer ses émotions sans se sentir jugé. Pas de miracle, hein, mais un pas dans la bonne direction. 😊 Pour l'instant, elle laisse de côté l'idée des groupes de parole (pour éviter l'effet "étiquette", comme disait Kouyaté) et elle attend de voir comment ça évolue. Si ça bloque, elle envisagera peut-être un suivi plus pro, mais en douceur. Merci à tous pour vos retours, ça aide vraiment à y voir plus clair ! ☀️

  • C'est super d'avoir un retour, ArtisteEphémère89 ! Et tant mieux si les conseils ont aidé. Franchement, c'est pas toujours facile de savoir comment réagir dans ces situations. Ce que tu dis sur l'écoute, c'est vraiment la base. Et je suis d'accord avec Kouyaté, l'effet "étiquette" faut vraiment faire gaffe. Je me souviens d'une étude (faut que je retrouve la référence exacte, mais c'était sérieux) qui montrait que 40% des ados qui consultent un psy se sentent stigmatisés par leurs pairs. C'est énorme, et ça peut complètement bloquer le processus. Du coup, je pense que l'approche de ton amie, d'y aller en douceur, c'est la bonne. Et si jamais elle envisage un suivi plus pro, peut-être qu'elle pourrait essayer de trouver un thérapeute spécialisé dans les adolescents, et qui a une approche plutôt "ouverte" et pas trop "scolaire". Y'a des jeunes qui ont besoin d'un cadre très structuré, mais d'autres qui préfèrent une approche plus souple, plus basée sur la discussion et l'échange. Perso, j'ai plus tendance à conseiller des approches comme la thérapie narrative, ou la thérapie basée sur l'acceptation et l'engagement (ACT). C'est des trucs où l'ado est vraiment acteur de son propre processus, et où on évite de le "mettre dans une case". Et puis, comme disait Séréinité98, l'écoute active, c'est primordial. Mais c'est pas toujours facile, hein ! Faut savoir se taire, laisser l'ado s'exprimer, sans l'interrompre ou le juger. Des fois, ils ont juste besoin de vider leur sac, sans qu'on leur donne des leçons de morale ou des conseils à deux balles. Un truc que je conseille souvent aux parents, c'est de se mettre à la place de l'ado. De se rappeler de leurs propres expériences de deuil, de leurs propres émotions. Ça aide à mieux comprendre ce que l'ado traverse, et à être plus empathique. En tant que podologue, je ne travaille pas directement avec des traumas psychologiques, mais j'ai vu une étude qui avance que les problèmes de pieds peuvent être un symptôme physique du deuil non résolu. C'est dire à quel point le corps et l'esprit sont connectés. Et dans ces cas-là, même mon approche, qui est surtout physique, doit tenir compte de l'aspect psychologique. Il faut vraiment aborder le deuil de manière holistique.

  • Euh, OrteilSauvage33, je suis d'accord avec le fond de ton message (l'écoute, l'approche douce, etc.), mais franchement, balancer une étude sur les problèmes de pieds comme symptôme du deuil... C'est pas un peu tiré par les cheveux ? 🤔 Je veux dire, on parle d'ados en deuil, pas de podologie de l'âme... C'est important d'être holistique, oui, mais faut pas non plus tomber dans l'amalgame total. On dirait que tu veux absolument ramener tout à ta profession, même quand c'est pas forcément pertinent. 😏 Après, le reste, je suis d'accord, hein. Mais cette histoire de pieds, ça m'a un peu fait tiquer. 🫠